L'œuvre fondamentale de Raoul de Saint-Venant (1845-1927), dont nous présentons ici le tome III, a pu réellement exister grâce à la source très abondante de documentation à laquelle l'auteur du fameux Dictionnaire est venu s'abreuver : poussé lui-même dans un terreau fertile, puisque la recherche historique et archéologique est très prisée dans la région, au XIXe siècle et que son père, Adhémar de Saint-Venant, a été l'un des créateurs de la Société archéologique du Vendômois, il a élargi considérablement le champ de son travail originel et abordé toutes les formes de documentation qui lui étaient offertes pour atteindre la globalité recherchée : les données historiques, topographiques, généalogiques, héraldiques, architecturales, anecdotiques.
Le tome III, particulièrement riche, nous conduit de la commune d'Oigny à celle de Troo. On y apprend, entre autres, que Le Pré Charlemagne, lieu-dit de la commune de Saint-Quentin, aurait été donné aux habitants par l'empereur en personne, une tradition semi-légendaire qui figure dans une pièce conservée aux archives nationales, reproduisant une déclaration des gens du cru, selon laquelle ce fait serait avéré, même si les titres de cette donation ont disparu ; il y est dit aussi (ailleurs) que les bardeaux des couvertures des maisons de Saint-Agil avaient été arrachés par les soldats des régiments de Sauvebœuf et de Lusignan, pour se chauffer, en 1638, qu'on a trouvé à Ternay de nombreux outils de l'âge de pierre et un dolmen, situé sur le coteau au-dessus de Fains, mais qui a aujourd'hui disparu et que le clocher de l'église de Selommes était plutôt, à l'origine, une tour de défense, utilisée ensuite pour l'établissement de l'église actuelle... tout cela dans un fourmillement d'informations innombrables.