Ses petits camarades l'appellent Fil de Fer. Sa mère l'élève seule. Cette jeune et belle femme est une « demi-folle ». Mégalomane, elle se croit une ascendance prestigieuse, se rêve un brillant avenir au Théâtre - où elle ne trouve que des figurations. Hystérique, elle bat son fils qu'elle accuse de tous ses insuccès.
Conté très franchement, presque à la première personne, mais sur le mode burlesque, Fil de Fer est la chronique d'une enfance martyre. Mais c'est aussi la tragédie d'un fils qui découvre avec honte que sa mère est exposée à la pitié et la risée de tous. Et d'autres aspects d'un passage à l'adolescence assez particulier, vers 1880, dans le quartier Pigalle encore naissant.
Une surenchère osée et réussie à Poil de Carotte.
Surtout connu pour des poèmes d'argot et de misère dont les principaux furent regroupés dans les Soliloques du Pauvre (1897, revu en 1903) et le Coeur populaire (1914), Jehan Rictus (1867-1933) signe ici son seul roman, édité en 1906, essentiellement autobiographique. Cette édition y intègre des chapitres inédits.