Collection(s) : Littérature
Paru le 03/01/2018 | Broché 393 pages
traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Christine Barbaste
()
Chronique Page des libraires, rédigée par Marianne Kmiecik Librairie Les Lisières (Roubaix)
Il n’est pas étonnant de lire un commentaire de Margaret Atwood, la reine de la dystopie, sur la quatrième de couverture de ce livre. En commençant la lecture, on pense immédiatement à La Servante écarlate (Pavillons Poche), ou à Écarlate, d’Hillary Jordan (10/18) – ces deux romans extraordinaires plongent le lecteur dans des dystopies où les femmes sont complètement sous l’emprise des hommes, humiliées, maltraitées… Ces dystopies sont certes des œuvres de fiction mais elles excellent à mettre en lumière les injustices, les inégalités et le sexisme dont sont victimes les femmes dans notre propre société. Naomi Alderman prend ici le contre-pied de ces romans et imagine que ce sont les femmes qui détiennent le pouvoir. Grâce à un organe apparu sur leur clavicule, elles sont désormais capables de créer un courant électrique et de s’en servir comme d’une arme : du bout des doigts, elles peuvent blesser ou même tuer. Déjà remarquée pour La Désobéissance (L’Olivier) et Mauvais genre (L’Olivier puis en poche chez Points), la romancière anglaise frappe fort avec ce nouveau roman, lauréat du Bailey’s women’s prize 2017, un des plus prestigieux prix littéraires du Royaume-Uni. En suivant le destin de quatre personnages qui se croisent et s’influencent, Naomi Alderman nous embarque dans une société à l’aube d’un grand renversement. Il y a Allie, jeune fille victime d’un père adoptif qui abuse d’elle. Apprenant à maîtriser son pouvoir afin de ne plus être la victime, elle se lance sur le chemin de la grandeur, devenant Mère Ève, sorte de prêtresse-guerrière, à la tête d’un vaste mouvement. Il y a Roxy, fille d’un criminel dont la mère est assassinée sous ses yeux, détentrice d’un pouvoir à la puissance absolument phénoménale : elle le met au service de son désir de vengeance. Il y a Tunde, un journaliste qui comprend rapidement la complexité de la situation et qui a le chic pour se mettre dans des situations d’une incroyable dangerosité. Et il y a Margot, maire d’une grande ville et également mère d’une jeune fille dont le pouvoir est instable et difficile à maîtriser. Les femmes se regroupent, s’organisent, elles prennent le pouvoir. Mais jusqu’où sont-elles prêtes à aller, celles qui pourraient se venger de plusieurs siècles d’injustices et d’inégalités ? Ce sont maintenant les hommes qui ont besoin d’un prête-nom féminin pour publier leurs œuvres ou leurs recherches scientifiques ; ce sont eux qui doivent être accompagnés d’une femme pour avoir l’autorisation de sortir dans la rue ou de conduire une voiture ; à leur tour ils sont éloignés des postes clefs et des postes à responsabilités pour la simple raison qu’ils sont des hommes. Ce livre est à mettre entre toutes les mains : par ce sexisme renversé, il nous invite à réfléchir sur les travers, si nombreux, de notre société. Bienvenue en cette période où la parole se libère mais où encore tant de personnes doutent du bien-fondé des mouvements féministes. Une lecture indispensable et jubilatoire.
Chronique Page des libraires, rédigée par MARIANNE KMIECIK, Librairie Les Lisières, Roubaix
Et si enfin les femmes n'étaient plus considérées comme le sexe faible. Et si elles étaient capables de dégager une charge électrique, plus ou moins forte, du bout des doigts... Dans ce roman absolument fantastique Naomi Alderman imagine ce que pourrait être le monde si les femmes prenaient le pouvoir ! Un texte qui donne matière à réflexion. À noter que Le Pouvoir figure parmi les 10 meilleurs livres de l’année selon le New York Times.
Et si les femmes prenaient enfin le pouvoir dans le monde entier ?
Aux quatre coins du monde, les femmes découvrent qu'elles détiennent le « pouvoir ».
Du bout des doigts, elles peuvent infliger une douleur fulgurante - et même la mort.
Soudain, les hommes comprennent qu'ils deviennent le « sexe faible ».
Mais jusqu'où iront les femmes pour imposer ce nouvel ordre ?
Née en 1974 en Angleterre, Naomi Alderman est déjà l'auteur de trois romans très remarqués par la critique. Véritable phénomène d'édition dans son pays, Le Pouvoir a connu un immense succès et remporté le mythique Bailey's Women's Prize en 2017.