Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d'interroger le passé familial. Évoquant l'ascension sociale de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé qui grandit entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux récits : celui de l'apparition du sida dans une famille de l'arrière-pays niçois - la sienne - et celui de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.
Dans ce roman de filiation, mêlant enquête sociologique et histoire intime, il évoque la solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était totale, le déni écrasant, et la condition du malade celle d'un paria.
Alternant la vie de sa famille dans le pays niçois et la montée du VIH à la fin des années 70, l'auteur dresse avec intelligence la complexité de cette période où l'incompréhension était totale.
Un premier roman important pour cette rentrée littéraire
Quel rapport entre des jeunes tombant endormis dans les fossés, une seringue dans le bras, et une étrange pandémie venue des Etats-Unis ? C'est ce que décortique Anthony Passeron à travers la figure de son oncle Désiré dans ce premier roman aussi intime et bouleversant que nécessaire. Gros, gros coup de cœur.